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La communauté subsaharienne et la Radio Libre Francophone

Le nombre de ressortissants d’Afrique subsaharienne en Tunisie augmente de jour en jour. Beaucoup d’étudiants et de travailleurs francophones en provenance d’un certain nombre de pays africains choisissent de s’installer en Tunisie, et ce, pour différentes raisons liées essentiellement à la facilité de rejoindre le territoire national, à la langue, à l’occurrence le français, et au coût de la vie, moins élevé par rapport à l’Europe. Selon certaines statistiques des différentes structures, la population migrante subsaharienne en Tunisie s’élèverait a près de 20.000 personnes. Le français revit en Tunisie et les autorités nationales devraient en tenir compte…

Comme pour toutes les communautés étrangères qui s’installent dans n’importe quel pays, les moyens d’informations sont fondamentaux, voire vitaux, pour pouvoir mieux intégrer la société d’accueil. En Tunisie, à part la presse francophone écrite qui est assez développée, et une seule chaîne radio qui émet ses programmes essentiellement en français, il n’existe aucune chaîne de télévision francophone comme en Algérie et au Maroc. Ce manque contribue à isoler les Tunisiens francophones et toutes les communautés non arabophones résidentes au pays du jasmin.

Les problèmes et les conflits liés au bilinguisme en Tunisie sont souvent les mêmes dans tous les pays, là où la deuxième langue est nationale ou bien véhiculaire.

La communauté subsaharienne a donc dû s’organiser différemment pour faire face à ce manque d’information en français, créant la RLF, Radio Libre Francophone, un web media, qui permet aux ressortissants subsahariens de communiquer via les réseaux sociaux, permettant à travers les diverses émissions et rubriques d’échanger des images, des idées, des informations utiles au devenir de la communauté en particulier et de tous les auditeurs plus en général.

La RLF est née en août 2016, suite à un essai de l’application Facebook Direct; cette application, étant un moyen de communication en temps réel et efficace, permet alors à la radio d’exposer un débat entre auditeurs pour la toute première fois ; ce premier contact eut un succès à telle enseigne que l’idée d’agrandir le concept d’une radio francophone en Tunisie pour les communautaires a pris son sens, devenant une réalité.

Dobe Oko Aboubacar Sidiki, homme de culture et Disc-jockey professionnel exerçant depuis 2013 dans un établissement touristique en Tunisie, de nationalité ivoirienne est le fondateur et concepteur de la Radio Libre Francophone.

Animé par l’esprit d’équipe, il fait un malheureux constat d’absence d’un média de communication en français pour les ressortissants du sud du Sahara résidents en Tunisie.

C’est ce manque qui le motive et le pousse à chercher des voies et des moyens pour rallier les informations du monde, reliant la Tunisie à la communauté subsaharienne et la communauté au monde.

Le but est d’élargir le réseau afin de permettre aussi aux Tunisiens de suivre la communauté et d’apprendre davantage sur elle et sur ses cultures ancestrales et parallèlement permettre aux plus jeunes qui souhaitent continuer leur cursus académique en Tunisie, d’avoir accès à la panoplie d’informations sur la Tunisie et à son système éducatif.

La Radio Libre Francophone est une porte s’ouvrant sur toute l’Afrique au sud du Sahara et même au-delà, car avec la puissance de l’internet elle est suivie de partout à travers le monde. Concernant la langue, le subsaharien en Tunisie n’a pas facilement accès à l’information, car la majorité des médias audiovisuels sont exclusivement arabophones. Très peu de migrants lisent la presse écrite ou numérique et encore moins en arabe. Les émissions de RLF parlent des réalités de la communauté migrante et dans une langue accessible à tous. La quasi-totalité des populations migrantes subsahariennes en Tunisie est issue de pays francophones et c’est pour cela que toutes les informations sont essentiellement en langue française. Les thématiques traitées sont la migration, la migration clandestine (la traversée de la Méditerranée et ses dangers) la traite humaine, les faits de société, la politique, l’économie, la culture et le sport. RLF collabore avec Terre d’Asile Tunisie. Depuis sa création, un premier Journal télévisé a été produit,  et la radio, malgré un soutien des Tunisiens qui apprécient le projet,vit sur ses fonds propres, sans aucune subvention ou aide extérieure.

 

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Un commentaire

  1. Med

    14 juin 2020 à 21:37

    Felicitations. Il faudrait créer un fonds de collecte de dons pour qu’on puisse leur envoyer de l’argent.

    Répondre

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